d’Ydewalle Charles

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Biographie

Auteur d’une quarantaine d’ouvrages, à la fois écrivain et journaliste, Charles d’Ydewalle naquit en 1901 à Gand et mourut à Bruges en 1985.

Très tôt passionné par l’histoire, c’est la carrière des lettres qui l’attire. Dans la conclusion de “Ma Flandre que voici”, il confie: “Être Chateaubriand ou rien. Tel était le rêve de Victor Hugo. Le mien aussi.” En synthèse de l’écrivain et du journaliste, l’on trouve le “chroniqueur” ainsi qu’il se qualifiera lui-même dans cet ouvrage de maturité paru en 1974.

Sa vocation de journaliste commence très tôt. Dès la fin du collège, puis à l’université, il est la cheville ouvrière de gazettes successives. Ses premiers articles dans la vraie presse sont publiés dans “le Bien public”, une importante tribune catholique publiée à Gand que l’on aurait pu qualifier d’ultramontaine. Mais l’aventure du journalisme ne débuta vraiment qu’en 1926, lorsque Fernand Neuray l’invite à rejoindre “la Nation belge”, un quotidien de grande influence proche de l’esprit de L’Action française. Patriotisme rime là avec catholicisme. Il collabore aussi à la très prestigieuse Revue Générale.

Charles d’Ydewalle devient en quelques années une sorte d’enfant terrible du journalisme, parfaitement incontournable dans le paysage médiatique belge. Ses articles pouvaient bousculer un ministre, mettre en émoi une ambassade, toucher terriblement un député.

La préface de son Vingt ans d’Europe’ publié chez Flammarion en 1939 est signée par André Tardieu qui fut plusieurs fois Président du Conseil sous la IVème république en France.

Vedette du journalisme belge, Charles d’Ydewalle rencontre les chefs d’état aussi aisément que les écrivains ou les artistes. Charles de Gaule mais aussi Colette, Dolfuss, Franco, Churchill, Mussolini, Salazar, Tito, Tchang Kaï-Chek. Justifiant qu’un vrai journaliste se veut curieux et de tout, Charles d’Ydewalle s’excuse de ses rencontres avec Himmler, Goebbels ou von Ribbentrop, dans “Le temps de Léopold III” (1970). Sur ses souvenirs de rencontres, il rédige encore “Journal, mon beau souci”, en 1977, à la suite d’une suggestion de son fils Baudouin d’Ydewalle à qui il dédie son livre.

Grand reporter, il parcourt le monde avec en poche sa carte de presse de correspondant de guerre. L’Espagne, Honolulu, Hanoï, le Tchad, Moscou, Capetown, Jérusalem … partout où l’on se bat.

L’ouvrage historique publié par Marie-Pierre d’Udekem d’Acoz en 2002, “Pour le Roi et la Patrie – La noblesse belge dans la résistance” décrit les étapes de son engagement de résistant pendant la guerre. Nommé attaché au cabinet du Premier Ministre en mai 1940, Charles d’Ydewalle suit le gouvernement belge d’abord réfugié à Vichy. Son départ se révèle salutaire car ses articles hostiles à Léon Degrelle lui valent la rancœur des rexistes qui collaborent d’emblée avec l’occupant nazi. Des propos haineux à son sujet, publiés dans les journaux de la Belgique occupée, lui font comprendre qu’il ne lui sera pas possible de revenir au pays. A Vichy, Charles d’Ydewalle côtoie de près les élites, de Paul Morand au Général Weygand. Il rencontre le Colonel Baril qui dirige le réseau de renseignement de l’armée de terre française et à qui il propose son aide. Charles d’Ydewalle se voit muni d’une fausse carte d’identité au nom d’Oscar Lalande, marchand de chevaux à Tarbes. Il franchit la ligne de démarcation pour entrer dans la clandestinité. A Paris, son chef de réseau, André Postel-Vinay, lui déniche un emploi d’inspecteur d’assurance, un moyen qui lui permettra de justifier ses déplacements qui seront autant de missions de renseignement, notamment dans les ports de Saint-Nazaire et de Nantes. Il va également aider à loger et convoyer des aviateurs britanniques pour le réseau Pat O’Leary. En avril 1941, Charles d’Ydewalle est envoyé à Gand pour assurer la création d’un nouveau réseau de renseignement. Il bat le rappel de la famille et des proches qui viennent en nombre apporter leur renfort à la nouvelle organisation qu’il baptise “Service Paris-Gand”. En décembre de la même année, André Postel-Vinay est arrêté par la Gestapo, ce qui met un terme à l’activité du réseau. Une partie du groupe constitué persévérera dans le cadre d’un autre réseau nommé “Zig”.

Charles d’Ydewalle, parti pour Barcelone en 1941 où il a convoyé des aviateurs anglais, est interpellé par la police franquiste. Il est interné quelques mois à la prison de Barcelone, puis transféré au camp de Miranda. Il témoignera de cette expérience forte dans “Geôles et bagnes de Franco” (1946), sans doute l’un des ses ouvrages les plus connus, traduit par la suite en anglais. Libéré grâce à l’intervention personnelle de l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Madrid, il gagne Londres en 1942 où il reprend son activité de correspondant de guerre.

Conférencier brillant, il participe à des émissions de radio. Il publiera en 1945 “Ici Londres”. A plusieurs reprises, il accompagne des missions de bombardement sur le continent. Attaché à la 2ème Division blindée du Général Leclerc, il assistera au débarquement de Normandie à Aromanche et vivra les instants de la libération de Paris. En 1948, il fait paraître une “Vie du Général Leclerc” à qui il voue son admiration.

Dans sa biographie sur Charles d’Ydewalle, François Drion du Chapois dit voir en lui non seulement un “gentilhomme”, en précisant “certes par la naissance (…) davantage peut-être par l’élévation de la pensée, le mépris du danger, le culte de l’idéal et comportement”. Il ajoute qu’il est aussi “le dernier des Leliaerts”. C’est-à-dire un partisan du lys de France en pays de Flandre. Dans son enfance, Charles n’a connu de ses grands parents que sa grand-mère française née Aronio de Romblay. Il aime la Flandre, infiniment. Il se sait flamand et rien d’autre. Mais dans ses premiers souvenirs, il voit son aïeule d’outre Quiévrain couvrir des pages à la suite, d’une écriture fine durant des soirées entières, avec un plaisir visible qui lui inspirera sans aucun doute sa vocation future. À cette époque, il était dans l’ordre des choses de cousiner avec les châtelains français du nord. De la “Flandre gallicane, selon son expression, dont il rêve qu’elle aurait aussi bien pu relier Lille à Bruges et Gand”. “Le monde de Saint-André et de Bruges ne se mariait guère à Bruxelles, mais beaucoup en France”, dit-il.

Fin connaisseur du Mouvement flamand, Charles d’Ydewalle aborde ce sujet dans plusieurs ouvrage dont “Psychologie de la Belgique” (1938), “Confessions d’un flamand” (1969) ou dans “Ma Flandre que voici” (1974). Il se sait témoin de la disparition d’une Flandre où les jours de la culture flamande d’expression française sont comptés.

Après la guerre, la “Nation belge” vivote un temps puis disparaît. Charles d’Ydewalle prête sa plume au journal Le Soir, à La libre Belgique, au Figaro et au Journal de Genève notamment. Il rédige encore, dans son château du Peerboomveld à Saint-André-lez-Bruges, une vingtaine de livres.

Dans son château du Peerboomveld à Saint-André (Sint-Andries), il reçoit de nombreux visiteurs, comme la Reine Marie-José d’Italie, le peintre Constant Permeke ou l’écrivain Jean d’Ormesson.

Il publie “L’abbaye au bout du jardin” (1980). Une profonde inspiration chrétienne continue d’animer Charles d’Ydewalle, héritage de sa jeunesse pendant laquelle il se voyait volontiers en chevalier du Christ, en croisé ou en “enfant-moine” (c’est le titre d’un des ses opuscules).

En 1977, il publie “Mademoiselle d’Autrefois” en guise de poème d’amour à son épouse Georgette née Ryelandt, une artiste lettrée dont les peintures d’inspiration mystiques ornent toujours les murs de l’église d’Oostkerke.

 

Biographie extraite de l’article de l’encyclopédie wikipedia consacré à Charles D’Ydewalle, disponible en ligne : <http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_d%27Ydewalle>

Bibliographie

Enfances en Flandres. Bruxelles : Nouvelle société d’éditions, 1934. (Essais et mémoires).

En marge de la Conférence de Bruxelles. Bruxelles, 1937.

Vingt ans d’Europe : 1919-1939. Paris : Flammarion, 1939.

Gand, son âme et son visage. Illustrations de Nojorkam ; Suivi de: 7e Foire internationale de Gand 1952. Rapport général. Gand : Foire internationale de Gand, 1953.

L’Evangile sous les tropiques. Paris : A. Fayard, 1958. (Bibliothèque Ecclesia ; 47).

Baudouin et Fabiola. Avec 8 illustrations hors-texte. Paris : Plon, 1960.

La bruyère de Saint-André. Ostende : Erel, 1963.

Elisabeth de Belgique. Paris : Flammarion, 1964.

Au Bon Marché. De la boutique au grand magasin. Avec 57 illustrations dans le texte. Paris : Plon, 1965. (Histoire des grandes entreprises ; 9).

D’Albert Ier à Léopold III : les Belges de mon temps. Ostende : Erel, 1966.

Confession d’un Flamand. Préface de Marcel Thiry. Paris-Bruxelles : De Meyere, 1967.

Degrelle, ou la triple imposture. Bruxelles : De Méyère, 1968.

Guillaume II. Paris-Bruxelles : De Méyère, 1972.

Mademoiselle D’autrefois. Bruxelles : Ed. du Verseau, 1977.

Vieillesse en Flandre. Ostende : Erel, 1984.