BIELECKI Isabelle

Biographie

Née le 3 mai 1947 en Allemagne dans un camp de prisonniers désaffecté (Passau),  de père russe et de mère polonaise, la famille d’Isabelle s’installe en Belgique en 1948, sous le statut de réfugiés de l’O.N.U.

Après un passage de cinq ans par les mines de charbon de Farciennes, la famille monte à Bruxelles où Isabelle fera toutes ses études, couronnées par une licence en traduction décrochée à l’Institut Marie Haps à Bruxelles. La nationalité belge est accordée au père de famille en 1963, tandis que Isabelle l’obtient en 1965. Licenciée en traduction en 1970, elle parle couramment le russe, l’anglais et le néerlandais.

Très tôt obsédée par l’écriture, Isabelle Bielecki hésite longtemps à emprunter cette voie. Les souvenirs familiaux étant trop lourds à porter. Elle commence par écrire des poèmes sur la douleur du déracinement, l’obsession de la folie et la passion amoureuse. Nombre d’entre eux paraissent dans des revues littéraires et poétiques, telles «les Elytres du Hanneton», «Oasis», «Litteratour» et «Le Non-Dit».

Isabelle Bielecki se tourne aussi vers le théâtre qu’elle découvre en suivant des cours d’art dramatique au Conservatoire d’Uccle. Plusieurs pièces naissent de cette passion, qui ont été remarquées par le jury du concours d’auteurs de l’Union des Artistes, dont «la grange» jouée en 1999 et 2000 l’U.L.B. par la jeune troupe universitaire, et «l’oubli est de vermeil». Ces deux pièces appartiennent à une trilogie consacrée au déracinement et au poids des souvenirs dont la troisième , «promenade sur l’eau», a fait l’objet d’une lecture publique la Maison de la Bellone en juin 2006. Actuellement, Isabelle travaille sur une nouvelle trilogie théâtrale consacrée à la passion et la folie.

C’est dans le roman «Les Mots de Russie», paru en Belgique chez E.M.E. en 2005, et couronné en novembre 2007 par le prix littéraire des «Amis des Bibliothèques de la Ville de Bruxelles», que se trouvent les clés de son écriture. En effet, elle y aborde, parmi d’autres thèmes, le comment et le pourquoi de son écriture, de ses pièces et de ses poèmes.

En poésie, elle publie en 2003 un premier recueil «rêves sous le vent» traduit en néerlandais par H. Bastin dans la collection du Cercle littéraire européen. Un second recueil de poèmes «Plumes d’Icare», consacré à 69 états de la passion amoureuse, vient de sortir de presse en janvier 2008 dans la collection Memory Press.

Source bibliographique:

Province du Luxembourg. Site du Service du livre Luxembourgeois [en ligne]. [Consulté le 12/10/2010]. Disponibilté et accès : http://www.servicedulivre.be/fiches/b/bielecki.htm

Bibliographie

·         La Grange, Éditions de l’Acanthe, 1998     

   Rêves sous le Vent, Collection du Cercle littéraire, 2003

·         Les mots de Russie, Éditions modulaires européennes E.M.E. – Intercommunication, 2005,

·         Plumes d’Icare, Éditions Memory Press, 2008

·         Fragments d’Eros, Éditions Novelas, 2010

·         Petite musique pour cent interprètes ou Comment devenir poète ?, Éditions Le grenier Jane Tony, 2010

·         Le labyrinthe de papier, Éditions Le Coudrier, 2010

·         Les jalousies d’Aphrodite,  Éditions Le Coudrier, 2011

·         Les billes du gitan,  éditions Novelas, 2011

·         Les steppes rouges, Éditions Le Coudrier, 2012

·         L’ange et le labyrinthe, Éditions Quadri MMXIII, 2013

·         Les Déracinés,  Éditions Novelas, 2014

Textes

Chapeau de paille blonde Bouteille vide ou entamée Trousseau de clés qui tombe Et c’est l’été   Grillon sous les persiennes Ta porte entrebâillée Mes pas qui vont qui viennent Et c’est l’été   Parfum froissé de chambre Dehors le blé des prés Ta peau safran et d’ambre Et c’est l’été.   —   N’être que dans ce soupir De l’être qu’on attend Respirer lentement Pour freiner le désir De souffrir De rire ou de pleurer N’être plus là ni ailleurs Mais dans cette attente Qui voudrait s’emballer Cravacher les minutes Mordre et déchiqueter Les jours et les nuits   Jusqu’à ce qu’il vienne Jusqu’à ce qu’on se souvienne Que l’instant n’est rien Sans l’infini.   Extraits de « Plumes d’Icare » Edition Memory Press, 2008   *   Il chuchote Mes histoires dans le vent Le bouleau m’invente inlassablement Dès qu’un souffle le caresse Dès qu’une grive y paresse Il s’épanche doucement Jusqu’au soir dans mes histoires Et sa frêle ritournelle Aux secrets troublants Je l’écoute et sans doute Quelquefois j’y crois.   —-   Le brouillard à la bouche grise A posé ses lèvres sur la ville Il suçote les toits Et il promène ses doigts Poisseux sur les cimes des arbres Des gouttes perlent au bord des feuilles Claires transparentes miroirs Qu’elles se mettent pour voir Le sol là où repose déjà l’une ou l’autre Sur les pavés l’asphalte brillant Un sale diamant Qu’éraflent de rares voitures pressées Dans un silence d’ouate Entre mousseline et fenêtre Mon chat regarde Que voit-il que je ne perçois pas ? L’envol d’une colonie de rêves Vers d’autres cieux ? Ses prunelles de jaunes deviennent bleues Et les miennes grises.   Extraits du recueil « Rêves sous le vent » Coll du Cercle littéraire de Communautés Européennes, 2003   *   Il y a les mots qui blessent Et d’autres cautérisent en grésillant Comme une lame chauffée à blanc   Il y a ceux qui creusent des abîmes Et d’autres qui tissent de la gaze Sur les plaies noires Fil à fil pour que dessous Loin du regard de la lumière L’espoir se reconstruise.   —   Faire courir la plume sur le papier Se libérer d’un trop plein de mots Pour qu’ils ne pourrissent pas vivants Dans un repli du cœur.   Car le mot libérateur est
Celui qui accroche son jambage À une maille du silence et Le détricote en s’envolant.

Extraits du recueil « le labyrinthe de papier » 2010 – inédits