BAUWENS Claude

Biographie

Né à Spiennes. Il procède depuis toujours, semble-t-il à l’ensomeillement. Son moi est celui d’un dormeur, il est blanc, il aime rentrer – il n’est jamais sorti – dans les fougères. Il rêve à longueur de livres et de la vie, le retour. Rêve blanc où il n’a pas de lieu, où il s’est effacé. Dès lors, l’oubli (de soi) égale le souvenir. Dès lors, le chemin du retour annule Je et restitue l’indivision avec la mère, en passant par l’entre-deux, le “juste milieu” de labrume de chaleur, de l’eau et du ventre maternel. C’est ce paysage fascinant/fasciné que fixe “l’oeil ouvert sans fin” de Claude Bauwens, jusqu’à l’obsession.

Bibliographie

  • Derrière-moi, Chez l’auteur, 1967.
  • Au garde-à-vous dormant debout, Chez l’auteur, 1969.
  • Non au jeu de queues de cerises, Chez l’auteur, 1971.
  • Le chemin du retour, Fagne, 1973.
  • Donnez-moi le tuyau, Fagne,1974.
  • Il fait ocre fané, il fera blanc évanescent, Le Cormier, 1979.
  • La part de l’arc-en-ciel, Maison internationale de la Poésie, 1982.
  • Si basse est la lumière, Le Daily-Bul, 1986.
  • Souterrainement, Unimuse, 1990.
  • La projection de la tache aveugle, L’Arbre à paroles, 1992. (Le Buisson ardent).
  • Le veilleur d’apocalypse, L’Arbre à paroles, 1995.
  • Gercé ou aoûté, L’Arbre à paroles, 1998.
  • Hors et or, Éditions de l’Acanthe, 2000.
  • Sénèque est prêt à mourir, Éditions de l’Acanthe, 2001.
  • La dernière position, Atelier de l’agneau, 2007.
  • La dérive des rêves, Atelier de l’agneau, 2008.
  • Nouvelles du hameau perdu, Atelier de l’agneau, 2013.

Textes

Au garde-à-vous dormant debout (extrait)

À l’encontre des perdictions
à l’encontre du sort favorable
à l’encontre de la ligne de chance
je suis mon perpétuel revers
je me désoriente
dans le pôle d’illogisme
j’entre en contradiction
pour ne pas en sortir
par le chas de l’aiguille
dans la plus intolérable négation
de toutes les promesses
dans l’impropre élément
contre nature
contre raison
et contre toute attente et toute prédilection
frappé par l’interdit
d’être ma véritable identité
j’assume et je consume le paradoxe
de vivre dans le vide parfait
que renouvelle l’expérience
toujours plus concluante
je suis voué à l’ensorcellement
de ne pas me ressembler
à l’instant de me reconnaître
puisque le mauvais sort
détourne l’oiseau des îles de la mer