BAL Willy

Portrait de BAL Willy

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Biographie

L’auteur est né le 11 août 1916 dans le village de Jamioulx (Hainaut). Il a étudié la philologie romane à l’Université Catholique de Louvain : il fut proclamé docteur en philosophie et lettres en 1938. Il prit part comme fantassin à la campagne de mai 1940. Fait prisonnier à la bataille de la Lys, il passa cinq ans dans les commandos de travail du Stalag XIII B, en Tchécoslovaquie et en Bavière. Père de sept enfants. D’origine campagnarde, il n’a cessé, pendant ses séjours d’enseignement à l’étranger, de participer aux travaux des champs et de la forêt.

Professeur à l’Athénée royal de Marchin de 1946 à 1956, il céda ensuite à l’enseignement universitaire (Kinshasa, Louvain, Montréal…). Il fut admis à l’éméritat à l’Université de Louvain en 1984.

Son œuvre littéraire wallonne lui a valu plusieurs prix et, en 1968, l’élection à l’Académie royale de langue et littérature françaises de Belgique. Certains de ses textes ont été traduits en français, en russe, en allemand, en anglais ainsi que dans divers parlers wallons.

Source : Bal, Willy. Oeuvres poétiques wallonnes : 1932-1990.  Association littéraire wallonne de Charleroi ; Société de Langue et de Littérature wallonnes, 1991.

Bibliographie

  • Oupias d’âvri, Liège, La Vie wallonne, 1935.
  • Trwès contes, Charleroi, Èl Chariguète, 1938.
  • Au soya dès leus, Namur, Les Cahiers wallons, 1947.
  • Il-aveut pôrtè l’soya dins s’bèsace. Chez l’auteur, 1950.
  • Il-aveut pôrtè l’soya dins s’bèsace. Namur, Les Cahiers wallons 1951.
  • Henri Pourrat, essayiste, Anvers, De Nederlandsche Boekhandel, 1954.
  • Fauves dèl Tâye-aus-fréjes èt contes dou Tiène-al-bîje, Liège, Société de Langue et de Littérature wallonnes, 1956.
  • Poques èt djârnons, Charleroi, Éditions Le Bourdon, 1957.
  • Le royaume du Congo aux XVIe et XVIIe siècles, documents d’histoire, Léopoldville, Institut national d’études politiques, 1963.
  • Témoignage d’un écrivain employant le patois comme langue littéraire, essai, Louvain, Centre international de dialectologie générale, 1964.
  • Introduction aux études de linguistique romane, avec considération spéciale de la linguistique française, essai, Paris, Didier, 1966.
  • Guide bibliographique de linguistique romane, avec Jean Germain, Louvain, Peeters, 1978.
  • Introduction à l’inventaire des particularités lexicales du français en Afrique noire, essai, Montréal, AUPELF, 1983.
  • Dictionnaire de l’Ouest-wallon, avec Arille Carlier, Charleroi, Association littéraire wallonne de Charleroi, 1985.
  • Bibliographie sélective de linguistique romane et française, avec Jean Germain, Jean Klein et Pierre Swiggers, Paris / Louvain-la-Neuve, Duculot, 1991.
  • Œuvres poétiques wallonnes 1932-1990, Association littéraire wallonne de Charleroi et Société de langue et de littérature wallonnes, 1991.
  • Warum Krieg!, récit en prose illustré par Gustave Marchoul, Charleroi, El Bourdon, 1996.
  • Djonnesse a Malvô, recueil de contes, avec une traduction française de Jean-Luc Fauconnier, dessins de Raymond Drygalski, Charleroi, El Bourdon, 2001.
  • Langues et cultures. Mélanges offerts à Willy Bal, Louvain-la-Neuve, Cahiers de l’Institut de linguistique de Louvain, 1984.

Textes

 

Dréves

Lès longuès dréves dè coûrète et d’maronîs

Dins lès domènes ancyins dèstscheûs

Què lès-ôrtîyes crèch’neut dins lès plate-bindes

Et qu’i d’mère in dômèstique à blanke tièsse, djârdinî

Qui n’sét d’è vûdi tout seû.

 

Lès vîs monseûs sont môrts èv’là bin dès-ans,

Pwî l’djonne mwésse è-st-avoye pou l’Amèrique.

El notére n’a seû vinde èl propiyèté.

Batisse qui coûrt su lès nonante sârkèle in parc

Et i’rsondje à lès rôses qu’i coudeut t’t-au matin

Pou Madame èl chat’lène qu’ît si djintîye, à c’tins-là.

 

Drèves

 

Les longues drèves de sorbiers et de marronniers

dans les vieux domaines déchus

où les orties poussent dans les parterres,

et il ne demeure qu’un domestique à cheveux blancs, jardinier

qui ne peut suffire à lui seul.

 

Les anciens maîtres sont morts voilà bien des années,

puis le jeune héritier est parti en Amérique.

Le notaire n’a pu vendre le domaine.

Baptiste, qui va sur les quatre-vingt-dix, sarcle un parc de fleurs

et il repense aux roses qu’il cueillait à l’aube

pour madame la châtelaine qui était si douce, en ce temps-là.