ADERCA-BOUTON Juliette

Biographie

Juliette Aderca est née Juliette Léon de Bouton à Corabia en Roumanie. Elle suit ses humanités gréco-latines, passe son baccalauréat et obtient des licences en Philologie romane et en journalisme à l’Université Libre de Bruxelles. Ses voyages en Italie, Allemagne, en France, au Congo belge et en Afrique du Sud mettent leurs empreintes sur son écriture. Elle s’installe à Bruxelles en 1954. Épouse du neveu de l’écrivain Felix Aderca, Juliette Aderca est Chevalier de l’Ordre de Léopold II. Beaucoup de ses poèmes sont devenus des textes pour de très belles chansons mises en musiques par des grands compositeurs belges.

Bibliographie

  • Pluies tropicales, Essor du Congo, Elisabethville, 1945.
  • Récidive, Jeune Muse, Bruxelles, 1947.
  • Ce rire a traversé le bois, C.E.L.F., Malines, 1955.
  • Chevauchée dans la nuit, Dutilleul, Paris, 1956.
  • Cantilène des Hauts-lieux, La Maison du Poète, Bruxelles, Paris, 1958.
  • Les Chants du mort, Dutilleul, Bruxelles, 1961.
  • Les mondes fauves, André de Rache, Bruxelles, 1980.
  • Défi au temps, nouvelles, La Renaissance du Livre, Bruxelles, 1983.
  • Ombre en Camaïeu, Éditions Éole, La Roche-en-Ardenne, 2005.
  • Forêts et cathédrales, Éditions Éole, La Roche-en-Ardenne, 2006.
  • Oyin, oeil de la force, Éditions Éole, La Roche-en-Ardenne, 2006.
  • Le vieil homme et le cirque, roman, Éditions E.ME., Fernelmont, 2007, Collection “Catharsis”.
  • Le maléfice des deux roses jaunes, nouvelles, Éditions Dricot, Liège, 2007.

Textes

Mer-mère Thétis offre-moi ton téton d’algues
pour renourrir ce flot de vie qui me surprend dans mon goulet.
d’amour je coule-je-me-coule-en-ton-sein-je-me-noie
je sens déjà mon corps léché par l’espérance
et mon âme flotter dans l’élément premier
être foetal gravé de sève amniotique
je me perçois Océanide-à-déceler-la-tessiture-d’une-chance
dans ce dédale-chromatisme-d’angoisse-et-d’attentes.
écoute Mer-Amour nom hurlement sans voix
quand vêtu de solens et de varech glisse vers moi sur l’onde
un bâtisseur d’atolls – un naufragé de la tempête Pacifique.
peux-tu te souvenir mer-mère de quel récif ai-je esquivé l’écueil
pour que des bords-de-mer de Yokohama ou d’Ostende
de Stète ou d’Acapulco je retrace mes horizons et mes confins
au comble d’Atlantiques ouragans
ivre de me mourir pour l’après solitude?

Extrait d’un poème traduit et publié en japonais.